Christian Drosten: Il s’agit [dans cette étude] du plus grand groupe de patients de Munich, à savoir ceux qui ont été traités à l'hôpital de Schwabing. On peut voir plusieurs choses : tout d'abord, que dans la première phase de la maladie, la PCR de la gorge n'est jamais un faux négatif. C’est une question que l’on se posait depuis un moment. Si vous avez un patient au tout début de la maladie, est-il possible de le rater en prenant juste un prélèvement de gorge? Donc non, on ne peut pas le manquer. [Il n’y a jamais de faux négatif avec la PCR. Cette étude prouve que le virus se réplique activement dans la gorge]. Donc non seulement dans les poumons, mais aussi dans la gorge. C'est une découverte complètement nouvelle. [...] Il s'agit désormais d'une constatation officiellement documentée. Maintenant on peut changer les recommandations pour le public avec certitude avec une solide base scientifique.
Nous avons aussi trouvé d'autres choses, par exemple que le virus est détectable à haute concentration dans les selles. Cela a été communiqué par la Chine depuis longtemps dans beaucoup de rapports [mais] contrairement aux sécrétions pulmonaires ou aux écouvillons, [le virus extrait des selles] est probablement un virus mort. Peut-être que les sucs digestifs tuent le virus. Peut-être que c'est juste qu'il ne s’y réplique pas très efficacement. Je pense que les sucs digestifs provoquent la dégradation du virus. Il s'agit là encore de preuves scientifiques pour des recommandations officielles, c'est pourquoi de telles études sont importantes.
Il y a autre chose que nous apprend cette étude: [on a pu trouver du virus dans les poumons des patients guéris]. Mais après la première semaine, on n’a plus pu isoler de virus vivant dans les sécrétions pulmonaires. Nous pensons que cela est dû au fait que les anticorps se forment lentement et que la réponse immunitaire commence. [Qu’en fait, que le virus que nous avons isolé est du virus tué par les anticorps]. Je choisis délibérément une formulation très simple, mais je pense que c'est facile à imaginer.
Anja Martini: Qu'est-ce que cela signifie?
Christian Drosten: Il s'agit d'une découverte importante car nous allons nous retrouver dans une situation où les lits vont être rares dans les hôpitaux. [Donc on peut faire sortir les malades plus tôt de l’hôpital sans craindre de nouvelles contaminations à l’extérieur. Durant la première phase, à Munich, nous gardions les malades] jusqu'à ce que le test de laboratoire soit négatif deux fois de suite. Ils ont donc passé deux semaines de plus à l'hôpital après la convalescence. Nous devons libérer les lits dans les hôpitaux pour d’autres patients. Une étude en laboratoire comme celle-ci aide les autorités. C’est écrit noir sur blanc : « Après une semaine, il y a toujours un virus, mais ce n'est plus un virus infectieux, pas un virus vivant ». C'est pourquoi vous pouvez libérer les patients. Si vous voulez vraiment être sûr, vous pouvez ajouter une semaine d'isolement à la maison. Mais au moins, le lit à l'hôpital est disponible.
Article de Marc Gozlan à propos de cette étude
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